Montrer ses enfants sur les réseaux sociaux : bonne ou mauvaise idée pour son business ?
Ah, le dilemme : faut-il montrer ses enfants sur les réseaux sociaux quand on est mamanpreneure ?
Tu prépares un post Instagram. Tu parles de ta réalité de maman entrepreneure, de cet équilibre si fragile entre un appel client et un dessin d’enfant. Et là, ton fils ou ta fille fait la chose la plus adorable qui soit, pile dans le contexte de ton histoire.
La tentation est immense. Une photo, une petite story, et hop ! Ton audience verrait « la vraie vie ». Ce serait l’authenticité à l’état pur.
Et puis, tu hésites.
C’est ton enfant. C’est sa vie privée. Et c’est ton business. Où se situe la limite ?
Bienvenue dans le débat le plus complexe de la mamanpreneure moderne. D’un côté, l’appel du storytelling authentique; de l’autre, la protection de l’intimité, le fameux « sharenting » (contraction de « share » et « parenting ») et ses dérives.
Si tu cherches une réponse toute faite, un « oui » ou un « non » définitif, je préfère te le dire tout de suite : tu ne la trouveras pas ici.
Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Il n’y a que ta réponse. Celle qui est alignée avec tes valeurs de mère et tes objectifs d’entrepreneure.
Le but de cet article n’est pas de juger, mais de t’aider à poser ton propre curseur.
Authenticité : Le "pour" - pourquoi montrer ses enfants peut booster votre business
On ne va pas se mentir : en 2025, l’authenticité est la monnaie la plus forte sur les réseaux sociaux. Ton audience, composée d’autres (futures) mamans, ne cherche pas la perfection. Elle cherche du « vrai ».
Montrer des bribes de ta vie de famille peut :
Créer une connexion instantanée : Voir ton enfant renverser du café sur ton clavier pendant que tu prépares un lancement… c’est ce qu’on appelle en anglais être relatable. Ton audience se dit « Elle est comme moi ».
Incarner ta promesse : Si ton business est, comme ce blog, d’aider les mères à concilier vie pro et vie perso, montrer (discrètement) que tu es toi-même « dans les tranchées » renforce ta crédibilité.
Humaniser ta marque : Tu n’es pas juste un logo ou une « experte ». Tu es une femme, une mère, une personne. Cela crée un attachement émotionnel bien plus fort. C’est une facette puissante de ton storytelling, qui s’intègre parfaitement si tu cherches à créer une présence impactante sur Instagram.
Vie privée & Sécurité : Le "contre" - les risques du "sharenting" pour votre famille
Cette tentation vient avec un « coût » potentiel. Et il est essentiel de le regarder en face, sans paniquer, mais avec lucidité.
Le droit à l’image (et à l’oubli) : C’est le point le plus important. Ton enfant est une personne à part entière. La photo que tu postes aujourd’hui, même mignonne, lui appartient. A-t-il consenti ? Sera-t-il heureux de la retrouver sur Google dans 10 ans, associée à ton nom d’entreprise ? C’est un sujet légal complexe. Pour la France, la CNIL met d’ailleurs en garde sur les dangers du ‘sharenting’.
La sécurité (physique et numérique) : Une photo peut révéler beaucoup : le nom de l’école sur un uniforme, le quartier où tu te promènes, les habitudes de ta famille. Dans des cas extrêmes, cela peut attirer des personnes malveillantes.
La pression sur l’enfant : Sans le vouloir, tu peux transformer ton enfant en « personnage » de ton business. Il peut sentir la pression de devoir être « mignon » ou « photogénique » pour les « amis Instagram de maman ».
La perte de ton « jardin secret » : Et toi ? As-tu envie que ta vie de famille devienne un sujet de conversation public ? Es-tu prête à gérer les jugements (car il y en aura toujours) sur ton éducation ou tes choix de mère ?
Se poser les bonnes questions avant de montrer ses enfants sur les réseaux sociaux
Puisqu’il n’y a pas de règle universelle, c’est à toi de créer la tienne. Prends un carnet et réponds honnêtement à ces questions.
1. Pourquoi est-ce que je veux partager cette photo/vidéo ?
Est-ce que cela sert vraiment mon message ? (Ex: illustrer la charge mentale).
Ou est-ce que je cherche une validation, un « boost » d’engagement facile ? (Ex: « il est trop mignon »).
Est-ce que l’histoire peut être racontée SANS la photo ?
2. Quelles informations concrètes suis-je en train de donner ?
Regarde l’image avec un œil critique. Voit-on le nom de l’école ? Le logo du centre aéré ? L’adresse de la maison en arrière-plan ? L’enfant est-il dénudé (même un peu, en maillot de bain) ?
3. Mon enfant est-il identifiable ?
Un visage complet est différent d’une petite main sur un clavier, d’une silhouette de dos regardant par la fenêtre, ou de pieds en chaussettes dépareillées.
4. Quelle est ma "règle" si mon enfant dit non (ou s'il est trop petit pour comprendre) ?
C’est la question du consentement. Si ton enfant a 5 ans et dit « Non, pas de photo maman », la réponse est simple : tu respectes. S’il a 1 an, la responsabilité t’incombe. La règle d’or pourrait être : « Dans le doute, je m’abstiens ».
5. Comment je me sentirai si cette image est vue par... ?
…par la maîtresse ? …par un futur employeur de mon enfant ? …par un client qui me juge ? Si la réponse te stresse, ne poste pas. Cette peur est souvent liée à des blocages plus profonds, comme nos croyances limitantes.
Comment trouver l'équilibre : 3 solutions pour parler de sa famille sans exposer ses enfants
Bonne nouvelle : tu n’es pas obligée de choisir entre « tout montrer » et « ne rien dire ». L’authenticité n’est pas l’exhibition. La vraie magie du storytelling réside dans l’évocation.
- L’évocation (montrer sans montrer) : Prends en photo ses mains qui dessinent à côté de ton ordinateur, ses bottes en caoutchouc dans l’entrée, ou une photo de toi, fatiguée mais souriante, et raconte l’anecdote sans la montrer.
- La protection de l’identité (flou, emoji, dos) : La solution classique. Flouter le visage, poser un emoji, ou prendre des photos de dos. Une photo de ton enfant de dos, tenant ta main. L’émotion passe, l’identité est préservée.
- Le focus sur tes ressentis (parler de soi) : L’authenticité, c’est surtout tes émotions. Tu peux parfaitement dire : « Ce matin, j’étais en pleine réunion Zoom quand mon fils m’a demandé de l’aide pour les toilettes. J’ai ressenti ce mélange de stress pro et d’amour maternel… ». Tu as raconté l’histoire, sans exposer personne.
Ton business, tes règles
Il y aura toujours des entrepreneures qui filment leurs enfants au quotidien, et d’autres dont on ne sait même pas si elles ont des enfants. Aucune n’a plus « raison » que l’autre.
Celles qui exposent beaucoup ont (normalement) défini leurs limites (par exemple : jamais de moments tristes, jamais dénudé, etc.). Celles qui ne montrent rien ont simplement décidé que cette partie de leur vie n’était pas un « actif marketing ».
L’authenticité, ce n’est pas de tout montrer. C’est d’être cohérente avec tes valeurs.
Si ta valeur première est la protection absolue de l’intimité de tes enfants, alors ne montre rien. Ton audience respectera ce choix. Si tu sens qu’une petite touche de « vie de maman » est essentielle à ton message, utilise les « voies du milieu ».
La seule personne que tu dois écouter sur ce sujet, ce n’est pas la coach marketing qui te dit « d’être authentique », ni la copine qui te juge « laxiste ». C’est toi.
Et toi, comment vis-tu ce dilemme ? As-tu réussi à fixer tes propres limites ? Viens en discuter en commentaire !
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