Syndrome de l'imposteur : 7 stratégies pour (enfin) se sentir légitime de réussir (même si on débute)
« Je suis une fraude. » « On va se rendre compte que je n’y connais rien. » « Qui suis-je pour facturer cette prestation ? » « J’ai réussi mon premier lancement, mais c’est juste de la chance. »
Si cette petite voix vicieuse te semble familière, bienvenue au club. C’est le syndrome de l’imposteur, et il est particulièrement tenace dans l’entrepreneuriat.
C’est ce sentiment horrible que tes succès sont dus à la chance ou au hasard, et non à tes compétences. C’est la peur constante d’être « démasquée ».
Et pour nous, les mères entrepreneures, il y a souvent une double peine : non seulement on se sent illégitime en tant que « cheffe d’entreprise », mais on culpabilise de ne pas être une mère « parfaite » pendant qu’on travaille.
La bonne nouvelle ? Ce n’est pas une fatalité. La légitimité, ce n’est pas quelque chose qu’on attend, c’est quelque chose qui se construit. Voici 7 stratégies concrètes pour faire taire cette voix et (enfin) t’autoriser à réussir.
Pourquoi les (futures) mamans entrepreneures sont les premières touchées
Avant de plonger dans les solutions, comprenons pourquoi c’est si dur pour nous. Le syndrome de l’imposteur en entrepreneuriat n’est pas un signe que tu es nulle. C’est le signe que tu sors de ta zone de confort.
Tu es une « débutante » (dans un nouveau rôle) : Même si tu étais experte dans ton ancien job, l’entrepreneuriat t’oblige à porter 10 casquettes (comptable, marketeuse, commerciale…). C’est normal de ne pas tout maîtriser.
La « double peine » de la mamanpreneure : Tu as l’impression de devoir être à 100% sur ton business et à 100% sur ta famille. Résultat : tu as l’impression d’échouer sur les deux tableaux.
La visibilité obligatoire : Pour vendre, il faut se montrer. Dire « je suis compétente », « achetez-moi ». C’est un déclencheur massif pour l’imposteur qui préfère rester caché.
C’est un mélange de perfectionnisme et de peur du jugement, souvent lié à des croyances limitantes bien ancrées.
7 stratégies concrètes pour combattre le syndrome de l'imposteur
1. La stratégie du "Guide" (vs l'Experte)
Le blocage :
« Je ne suis pas ASSEZ experte. Untel est plus diplômé, Untelle a plus d’expérience. »
Action :
Ne te positionne pas comme la « Gourou » ou « l’Experte ultime », mais comme le « Guide ». Tu es celle qui a traversé le chemin juste avant ta cliente. Tu connais les pièges, tu t’es relevée, et tu lui tiens la main pour qu’elle avance plus vite que toi. Ta légitimité, c’est ton expérience, pas tes diplômes.
La solution :
Tu n’as pas besoin d’être la meilleure experte du monde. Tu as juste besoin d’être un pas en avant de la personne que tu veux aider.
2. Le "Dossier de Victoires" (ton anti-déprime factuel)
Le blocage :
Notre cerveau a un biais de négativité. On oublie 10 compliments pour se focaliser sur 1 critique.
Action :
Conserve TOUT. Le DM d’une abonnée qui te dit « merci », le premier paiement (même 10€), un commentaire positif, un témoignage client, un article que tu as enfin terminé. Quand le syndrome frappe, ouvre ce dossier. C’est ta collection de faits contre ses sentiments.
La solution :
Créer un dossier (sur ton ordinateur, Google Drive, ou même un carnet) appelé « Victoires » ou « Kiff ».
3. Bannir le "J'ai eu de la chance"
Le blocage :
Tu réussis quelque chose et ton premier réflexe est de l’attribuer à l’extérieur (« c’était le bon moment », « elle m’a choisie parce qu’elle n’avait personne d’autre », « j’ai eu de la chance »).
Action :
Remplace « J’ai eu de la chance » par « J’ai saisi une opportunité ».
Remplace « Je ne sais pas comment j’ai fait » par « J’ai travaillé dur et ça a payé ».
En te réattribuant tes succès, tu reprogrammes ton cerveau à les accepter.
La solution :
Te forcer à reformuler.
4. Viser le "Fini" plutôt que le "Parfait"
Le blocage :
Le syndrome de l’imposteur adore la procrastination. « Je ne peux pas lancer mon offre, il manque encore ce module… », « Je ne peux pas publier cet article, il n’est pas parfait. »
Action :
La perfection n’existe pas, surtout avec des enfants ! En publiant de l’imparfait, tu aides ta cliente maintenant, au lieu de ne jamais l’aider avec un produit « parfait » qui ne sortira jamais.
La solution :
Adopter la mentalité du « fait vaut mieux que parfait ».
5. Te comparer... à toi-même (uniquement)
Le blocage :
Le scroll infini sur Instagram. Tu compares ton jour 1 (en pyjama avec des cernes) au jour 1000 de ta concurrente (shooting pro et 50k abonnés).
Action :
Ouvre un document et note où tu en étais il y a 6 mois. Tu n’avais pas de blog ? Pas d’offre ? Pas de statut ? Regarde le chemin parcouru. C’est ta vraie progression. (Et nettoie ton feed Instagram pour ne suivre que l’inspiration, pas la comparaison).
La solution :
La seule comparaison juste est avec toi-même, hier.
6. Briser le tabou : le pouvoir du "Moi aussi"
Le blocage :
L’imposteur adore le secret. Il te fait croire que tu es la seule à ressentir ça.
Action :
Avoue-le. À ton conjoint, à une amie, dans un groupe d’entrepreneures. Tu vas entendre une vague de « Moi aussi ! » qui va instantanément te soulager. Même les plus grandes entrepreneures ressentent cela. Des femmes incroyables comme Maya Angelou ont avoué souffrir de ce syndrome toute leur vie. Tu n’es pas seule.
La solution :
Parler.
7. L'action comme seul anxiolytique (Fake it 'til you become it)
Le blocage :
« J’attendrai de me sentir légitime pour… [lancer mon offre / prospecter / augmenter mes prix] ».
Action :
La légitimité n’est pas un prérequis, c’est une conséquence. Tu as peur de faire un live ? Fais-le (même si tu trembles). Tu as peur de vendre ? Envoie l’email. L’action crée la compétence, qui crée la confiance, qui (lentement) éteint l’imposteur.
La solution :
Inverser la formule. Tu ne te sentiras pas légitime avant d’agir. Tu te sentiras légitime parce que tu as agi.
La légitimité n'est pas un diplôme, c'est une décision
Le syndrome de l’imposteur ne disparaîtra peut-être jamais totalement. Souvent, il revient quand tu passes un nouveau cap (ton premier salarié, ta première conférence…).
Mais ce n’est pas grave. Vois-le comme le signe que tu es en train de grandir.
Ta légitimité ne vient pas d’un diplôme, ni de la permission de quelqu’un d’autre. Elle vient de ta décision d’aider, de ton expérience (même si tu débutes), et de ta capacité à créer de la valeur. Tu as déjà tout ce qu’il faut.
Et toi, c’est quoi l’action n°1 que ton syndrome de l’imposteur t’empêche de faire ? Viens en parler en commentaire !
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